Élection de la Commission européenne
Un collège de Commissaires loin d'être convaincant
Commentant l'approbation par le Parlement européen du collège de Commissaires européens proposé par le président Jean-Claude Juncker, Philippe LAMBERTS, coprésident du groupe des Verts / ALE a déclaré:
"Le groupe des Verts/ALE a aujourd'hui voté contre la Commission de Monsieur Jean-Claude Juncker. Nous ne sommes pas convaincus que le Collège et l'orientation stratégique présentés par le président Juncker seront à la hauteur pour rétablir la confiance de nos citoyens dans la démocratie européenne naissante. Nous estimons qu'il a fait les mauvais choix en termes de priorités : selon nous, ces dernières devraient d'abord concerner la réduction rapide des inégalités croissantes entre et au sein des États-membres, la réduction de notre empreinte écologique sur notre environnement et la restauration de la souveraineté de nos démocraties par rapport au pouvoir des marchés financiers et des entreprises multinationales.
Nous sommes également préoccupés par la manière dont il a distribué les portefeuilles parmi les candidats proposés par les gouvernements de l'UE. Au final, ce Collège est clairement le résultat d'un accord préalable entre les groupes du PPE, des Socialistes et des Libéraux du Parlement européen. Plutôt que d'être basée sur des critères de compétences, l'allocation des portefeuilles était liée dans de nombreux cas à l'appartenance politique des candidats. Résultat: les députés des grands groupes politiques ont accepté la nomination de certains candidats problématiques pour honorer leur partie de l'accord. Enfin, la surreprésentation des hommes face à la faible représentation des femmes au sein du collège, est un véritable échec dans la composition de la nouvelle Commission."
Rebecca HARMS, coprésidente de groupe des Verts/ALE, a ajouté:
«Il ne s’agit pas d’un rejet global: notre groupe soutient bon nombre des Commissaires désignés et il travaillera, autant que possible, de façon constructive avec la nouvelle Commission européenne afin qu’elle puisse offrir des réponses concrètes aux grands défis auxquels l’Europe et ses citoyens sont confrontés.
«Pourtant, nos inquiétudes liées au manque de considération pour les questions de durabilité et de protection de l’environnement n’ont pas été apaisées par la décision de dernière minute d'attribuer à la Vice-Présidente à la dérégulation, des compétences sur la durabilité, matière qui exige une action réglementaire. Cette situation est aggravée par le caractère quelque peu improvisé de l'attribution des portefeuilles, notamment en ce qui concerne la décision de fusionner les portefeuilles de l’énergie et le climat ainsi que ceux de l’environnement et de la pêche. Ces changements pourraient conduire à une diminution de l'importance donnée à ces enjeux cruciaux.
«Alors que nous acceptons que le Président Juncker ne pouvait que choisir à partir de la réserve de candidats fournis par les États membres, nous regrettons ses choix sur la répartition des portefeuilles. En effet, ces choix ont eu comme résultat de donner à certains candidats des portefeuilles avec lesquels ils avaient d’évidents conflits d’intérêts, comme dans les cas de M. Canete et M. Hill, ou pour lesquels ils sont inappropriés comme dans le cas de M. Navracsics. En fin de compte, étant données les nombreuses questions problématiques qui restent sur la table, notre groupe a décidé de voter contre l’équipe proposée par le président Juncker.»