Euro-obligations et surveillance budgétaire
Des propositions isolées vouées à l'échec sans une union économique et fiscale réelle et un véritable contrôle démocratique
La Commission européenne a aujourd'hui présenté ses propositions sur les euro-obligations, attendues depuis longtemps, ainsi que des plans pour une profonde surveillance budgétaire au niveau communautaire. Les Verts ont longtemps plaidé en faveur des euro-obligations mais soulignent que leur retard, combiné avec une préoccupation bornée pour l'austérité, a considérablement aggravé la crise. Les Verts sont également préoccupés par l'absence de contrôle démocratique pour accompagner la nouvelle surveillance budgétaire et les mesures de discipline proposées. Commentant ces propositions, le porte-parole Verts/ALE sur la politique économique Philippe LAMBERTS a déclaré :
«Ces propositions isolées sont vouées à l'échec en l'absence d'une union économique et fiscale concrète soutenue par une légitimité démocratique réelle.
Les Verts ont longtemps montré que les euro-obligations ont un rôle crucial à jouer dans la résolution de la crise de dette souveraine, qui constitue une menace existentielle pour l'Eurozone. Jusqu'ici, la stratégie de réponse à la crise, en mettant un accent démesuré sur l'austérité, a totalement échoué et a aggravé la crise. La Commission a aujourd'hui posé les fondations des euro-obligations mais, comme à chaque fois, nous sommes en retard par rapport aux événements. Si le prochain sommet européen ne débouche pas sur la possibilité d'une révision du traité pour permettre la création d'euro-obligations, alors la Commission devra user de son pouvoir d'initiative pour présenter des propositions sans tarder. Nous n'avons plus le temps pour tergiverser.
Ces propositions isolées pour une profonde surveillance et discipline budgétaire sont fondamentalement déficientes à cause de l'absence totale de contrôle et de légitimité démocratique. Oui, l'Europe a besoin d'une plus grande coordination fiscale comme élément clé d'une union économique et fiscale réelle, ainsi que d'un plan d'investissement de grande envergure et d'une politique fiscale convergente, qui sont les seuls moyens pour résoudre cette crise. Cependant, donner simplement de grands pouvoirs de surveillance budgétaire aux technocrates européens, sans mécanisme de contrôle, constituerait une atteinte au processus démocratique et ne peut être la réponse. »