Conseil européen
Les leaders externalisent l'accueil des réfugiés en faisant d'Erdogan un partenaire de premier choix
Mise au ban ces dernières années, la Turquie entre à nouveau dans les bonnes grâces des chefs d'État et de gouvernement pour parer à l'afflux des réfugiés. L'accord non encore finalisé prévoit une aide à la Turquie de 3 milliards, la simplification de la procédure d'octroi de Visa pour les ressortissants turcs et la réanimation des négociations d'adhésion par l'ouverture de nouveaux chapitres.
Déclaration conjointe des Présidents du groupe Verts ALE, Rebecca HARMS et Philippe LAMBERTS:
"Ce sommet montre, une fois de plus à quel point les gouvernements de l'UE peinent à s'entendre sur une réponse commune à la crise des réfugiés. La question cruciale de la répartition permanente et équitable des réfugiés entre partenaires a été repoussée.
Par contre, ils sont tous d'accord pour renforcer les contrôles aux frontières et faire en sorte que les réfugiés ne quittent pas la Turquie ou puissent y être renvoyés. En veillant à l'amélioration du sort des réfugiés en dehors de son territoire, l'UE ne peut pas pour autant se décharger de toute responsabilité dans l'accueil des réfugiés. La mort d'un réfugié abattu à la frontière bulgare devrait alarmer les dirigeants européens.
Si l'UE et la Turquie semblent avoir compris l'intérêt d'une entente mutuelle, il n'empêche que les leaders européens se fourvoieraient totalement en fermant les yeux sur l'escalade de la violence en Turquie. A deux semaines des élections et en s'abstenant de toute critique tout en promettant un accord à Erdogan, l'UE risque de donner l'impression qu'elle soutient la politique irresponsable du Président turc. Une posture qui pourrait fragiliser les Européens s'ils veulent convaincre l'AKP de renouer avec un processus démocratique pour instaurer la paix. Nous ne pouvons accepter que les États membres fassent d'Erdogan le garde suprême leurs frontières."