Sommet UE sur Evasion fiscale et Energie
Le Conseil Européen s’est borné à un exercice de communication sans aucune avancée concrète
Les dirigeants européens se sont réunis ce mercredi à Bruxelles pour un Sommet européen consacré en grande partie à la lutte contre l'évasion fiscale et l'énergie. Pour le Groupe des Verts/ALE, aucune décision à la mesure des défis à relever n'a émergé de cette rencontre.
Réagissant à l'issue du Sommet, Daniel COHN-BENDIT, coprésident du Groupe des Verts/ALE a estimé que:
"Ce sommet européen est absolument scandaleux, nous avons affaire à un simple exercice de communication de la part des chefs d'Etats et de gouvernement. Aucune décision de prise. Certes, la venue des chefs d'Etats et de gouvernement à Bruxelles aura des retombées sur l'économie grâce à des déplacements inutiles, mais on ne peut que déplorer son impact en termes d'empreinte écologique".
Pour l'eurodéputé belge Philippe LAMBERTS, présent au Sommet européen à Bruxelles et qui a représenté les positions du Groupe des Verts/ALE:
"Ce sommet n'a été qu'une "gesticulation". Il n'y a clairement pas de volonté politique" d'avancer sur le dossier fiscal.
Convoqué sur deux questions essentielles sur l’avenir économique de l’Union Européenne, le Conseil Européen s’est borné à un exercice de communication sans aucune avancée concrète.
Sur le front fiscal, les chefs d’Etat et de Gouvernement se sont montrés incapables de prendre la moindre décision concrète, se contentant de prendre note des initiatives bienvenues de la Commission en la matière – sans pour autant s’engager à les soutenir. Il a remis – une fois encore – la conclusion d’un accord européen sur l’échange automatique d’informations sur les revenus de l’épargne, un dossier vieux de cinq ans, à décembre 2013. Sur la fiscalité des entreprises, l’idée même d’une harmonisation ne serait-ce que de la base imposable a disparu des écrans radars, tandis que celle de l’extension à toutes les entreprises de la transparence comptable pays par pays est à peine mentionnée.
Sur le front énergétique, l’absence d’une politique véritablement européenne demeure criante ; au lieu d’engager résolument la transition énergétique vers une Europe à 100% renouvelables, le Conseil Européen se raccroche au mythe du gaz de schiste comme source d’énergie abondante et à bon marché.
Au moment où l’Europe fait face à des défis sociaux et environnementaux d’une ampleur sans précédent, les citoyens européens sont en droit d’attendre de leurs Chefs d’Etats et de Gouvernement de faire preuve d’une vision ambitieuse et d’une détermination politique sans faille, démontrées par des décisions concrètes. C’est tout le contraire que le Sommet nous a donné à voir."