Sommet européen
Un bricolage qui inquiète plus qu'il ne rassure
Commentant l'issue du Sommet européen sur la gouvernance économique et la crise de l'Euro, le co-président du Groupe des Verts/ALE, Daniel COHN-BENDIT a estimé que:
"Une chose est certaine: les réponses à la crise existent - création d'un fond monétaire européen, eurobligations et un fond d'investissement - sont des mesures que l'on peut adopter dès maintenant sans changement de traité. La politique du trop peu et du trop tard imposée par l'immobilisme intergouvernemental coûte très cher à l'Europe.
Ces premiers résultats du Sommet montrent néanmoins que l'on a évité un échec. Cependant, un traité de type intergouvernemental crée plus d'incertitudes qu'il n'apporte de réponses immédiates à la crise de la dette souveraine. En la matière, ce sommet est un fiasco, puisque les dirigeants européens ne parviennent pas à se mettre d'accord sur des mesures évitant la propagation de la crise à toute la zone euro .
Alors qu'il était évident que les demandes irréalistes du gouvernement britannique étaient inacceptables, un nouveau traité constituerait l'échec final de l'approche intergouvernementale de ces deux dernières années. Indépendamment de l'incertitude légale qui pèse sur le nouveau traité, tout nouveau mécanisme qui contournerait le traité européen et exclurait le Parlement européen, manquerait cruellement de légitimité démocratique. Les Verts au PE vont proposer à l'ensemble des parlementaires européens de soumettre des propositions alternatives dans le cadre de la modification du traité, et s'assureront que les prérogatives du PE soient respectées. Si tel n'était pas le cas, nous utiliserions tous les moyens dont nous disposons pour empêcher cela."