Sommet européen
Manque de leadership au Sommet européen et débrouillardise concernant la zone euro et Schengen
Commentant les résultats du Sommet européen, Rebecca HARMS, co-présidente du Groupe des Verts/ALE, a estimé que :
"L'avenir de l'euro est en jeu, mais les dirigeants européens espèrent toujours une issue. Ils ont, à chaque étape de la crise de la zone euro, réagi tardivement et approuvé des mesures insuffisantes. Le manque de leadership politique pousse l'euro et l'UE au bord du gouffre.
La dernière intervention en faveur de la Grèce en est un parfait exemple. La mise à disposition d'une nouvelle tranche du fonds de renflouement donnera plus de marge de manœuvre mais, même si la Grèce doit clairement réduire son déficit public, la prescription d'imposer toujours plus de mesures d'austérité rend la réduction de son endettement toujours plus difficile. Ces mesures augmentent également la pauvreté et minent le soutien public au projet européen.
L'hésitation à s'assurer que les créanciers privés participent correctement à la gestion de la crise grecque prolonge l'agonie de la zone euro. les tergiversations autour de la question de la restructuration de la dette rendent plus difficile et plus chaotique l'issue inévitable et risque d'alourdir la facture des contribuable européens. En même temps, l'absence d'engagement pour la mise en place d'euro-obligations fragilise la confiance dans la zone euro."
Philippe LAMBERTS, membre de la commission économique et monétaire du PE souligne pour sa part:
"Compter uniquement sur des compressions budgétaires empêchera toute relance économique en Grèce. Un programme d'investissement significatif représente un élément essentiel pour tout soutien efficace à la Grèce et donnera des perspectives au peuple grec. Une initiative bienvenue à cet effet est la proposition du Président de la Commission européenne, Monsieur Barroso, de mettre à disposition immédiate des fonds européens et, au besoin, d'écarter toute obligation de cofinancement. Les chiffres dont il est question ne représentent néanmoins qu'une goutte d'eau dans l'océan au vu de l'actuel contexte grec. L'Union monétaire ne peut réussir sans une union politique et fiscale, il serait grand temps que les décideurs européens en soient conscients."
Commentant les propositions sur l'accord de Schengen, Dany COHN-BENDIT, co-président du Groupe des Verts/ALE a estimé que:
"Nos dirigeants européens conduisent non seulement l'euro au bord du gouffre, mais ils participent, également et activement, au démantèlement d'un autre élément fondamental de l'UE : l'accord de Schengen. En se pliant aux demandes françaises de réintroduction des contrôles aux frontières, les gouvernements européens minent un élément clé de Schengen, peu importe la façon dont cette demande est présentée. Ces mesures ne répondent nullement aux problèmes sous-jacents qui forcent les migrants à chercher refuge en Europe, et empêchent de création d'un vrai système européen en matière d'asile. C'est une attitude cynique et lâche de politiciens peu disposés à traiter des questions essentielles."