Le Parlement adopte à une large majorité des recommandations solides pour la protection de la santé et de l’environnement
Commission Pesticides
La Commission spéciale sur la procédure d’autorisation des pesticides par l’UE (PEST) a adopté aujourd’hui son rapport final.
Bart Staes, rapporteur avec son collègue du PPE salue le travail de la Commission dont les recommandations permettent d’améliorer la législation et sa mise en oeuvre.
Pour rappel, la Commission PEST a été instaurée le 6 février 2018 grâce à la mobilisation du groupe Verts-ALE et de la société civile, en particulier suite à l'Initiative citoyenne européenne "Stop Glyphosate" qui réclamait une évaluation de la procédure d'autorisation des pesticides.
Déclaration de Bart STAES, Rapporteur du Parlement :
« Je salue le vote d’aujourd’hui. Jusqu’au dernier moment, l’industrie des pesticides et les députés qui roulent pour elle ont tenté de saboter notre travail mais la majorité a tenu bon.
Notre groupe a été le moteur d’une dynamique politique constructive qui remet au centre de ses préoccupations la protection de l’environnement, de la santé humaine et du vivant en général.
Interdiction de l'utilisation de pesticides dans les espaces publics, réévaluation des études sur les effets cancérogènes du glyphosate que les députés estiment non élucidés, données statistiques obligatoires et publiques sur l'utilisation des pesticides dans les États membres, accès aux études dans leur intégralité, indépendance des organismes chargés de l’évaluation des substances, financement de la recherche indépendante, ... Autant de recommandations appuyées par une large majorité de notre parlement et qui permettent de remédier aux failles de la procédure d’évaluation et d’autorisation des pesticides au sein de l’UE. »
Déclaration de Michèle RIVASI, Coordinatrice Verts-ALE au sein de la commission PEST, membre de la Commission santé publique et environnement :
« Après 10 mois de travail, mais aussi de manœuvres basses pour préserver les intérêts commerciaux de l’industrie chimique, nous avons un rapport renforçant la transparence, l’indépendance et la qualité des études utilisées pour évaluer les pesticides. Le Parlement réclame, notamment, que ces études prennent en compte leur toxicité à long terme ou encore leurs effets neurotoxiques, y compris pour les produits commercialisés.
Ce rapport contient d’indéniables avancées. La Commission doit maintenant s’emparer de nos propositions et redoubler de vigilance face à une industrie qui manipule l'information qu'elle sert aux agences. Les pouvoirs publics ne peuvent cautionner des rapports bidonnés comme celui réalisé par l'agence allemande BfR et qui a permis, en 2017, la réautorisation du glyphosate. Nous avons tous été manipulés par ce « plagiat parfait ». Les preuves sont toujours plus accablantes. Un tel vice de procédure rend caduque l’autorisation octroyée et devrait déclencher le retrait du marché du glyphosate sans attendre que la procédure de renouvellement de son autorisation ne démarre en fin d'année.
La justice d’ailleurs ne s’y trompe plus. Pas plus tard qu'hier, un tribunal français a annulé l'autorisation de mise sur le marché du Roundup Pro 360 de Monsanto. Une décision d’autant plus intéressante qu’elle est fondée sur le principe de précaution... »
Briefing: Taking back control over the corporate influence on the decision-making process