Industrie nucléaire européenne
La Commission propose une stratégie dangereuse prolongeant jusqu'à 60 ans la durée de vie de réacteurs!
La Commission européenne a présenté aujourd'hui son rapport sur l'état actuel et l'avenir du secteur nucléaire dans l'UE (PINC). Ce programme est le premier du genre pour la Commission Juncker et depuis l'accident nucléaire de Fukushima.
Le groupe Verts-ALE considère que ce rapport manque cruellement de rigueur. Ses prévisions pour le secteur sont déraisonnablement optimistes et certaines totalement irréalistes, notamment en ce qui concerne les coûts réels largement sous-estimés.
Pour Michèle RIVASI, Vice-Présidente du groupe Verts-ALE:
"Ce rapport démontre l'emprise des partisans du nucléaire occupant des postes clés au sein de la Commission européenne. Plus qu'un rapport scientifique, ce document mixte une pensée prenant ses désirs pour des réalités et de la pure propagande. Il est particulièrement inquiétant que la Commission considère l'avenir du secteur nucléaire comme prometteur grâce à la prolongation de la durée de vie de certains réacteurs pouvant aller jusqu'à 60 ans. Une telle approche est totalement irresponsable pour cette technologie à haut risque. Il est par ailleurs scandaleux qu'elle sous-estime à ce point les coûts de l'énergie nucléaire aussi bien pour la construction de nouveaux réacteurs que pour la mise en conformité liée à la sécurité ou encore le démantèlement et le traitement des déchets. La Commission ferait bien de se tourner vers la Grande-Bretagne où le projet de réacteur " Hinkley C" est un véritable fiasco. Elle pourrait ainsi réaliser que le nucléaire est tout sauf économiquement compétitif!".
Pour Claude TURMES, Porte-Parole Verts-ALE sur les questions énergétiques:
"La Commission européenne ignore le fait que l'énergie nucléaire ne puisse plus rivaliser avec les énergies renouvelables - telles que l'énergie éolienne ou solaire- dès lors que tous les coûts, y compris le démantèlement, sont pris en compte. Celle-ci évalue à quelques 623 millions d'euros le coût du démantèlement d'une centrale nucléaire quand la Cour des comptes française avance le montant de 1,7 milliard d'euros. Tout en reconnaissant que les milliards d'euros nécessaires au démantèlement des centrales et la gestion des déchets nucléaires sont manquants, la Commission ne suggère cependant aucune piste pour y remédier. Sa seule réponse consiste à proposer la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires. Une option qui est, de surcroit, en contradiction avec les traités de l'UE et le principe du pollueur payeur."
Résumé de la Contre-proposition du groupe Verts-ALE disponible via le lien suivant www.greens-efa.eu/pinc-2016-15348.html