Une Europe pas à la hauteur après le retrait de Trump
Climat/Règlement sur la Répartition de l’Effort
Le Parlement européen a approuvé le rapport qui fixe de manière contraignante les réductions d’émissions de gaz à effet de serre par État membre d'ici 2030 pour les secteurs non soumis au marché de quotas de CO2 (agriculture, bâtiment, transport, déchets...). Le vote s'est tenu après un débat sur la décision du Président Trump de soustraire son pays de l'Accord de Paris. Une séquence qui a démontré une fois de plus le gouffre entre des discours toujours très ambitieux sur le climat et des actes très insuffisants qui nous plongent vers un réchauffement de 3, 4, voire 5°C.
Le texte sera discuté par le Conseil environnement du 19 juin.
Pour Yannick Jadot, Porte-Parole climat pour le groupe de Verts/ALE :
« Après la dénonciation unanime des eurodéputés, à l'exception notable de l'extrême-droite, de la décision criminelle de Donald Trump de soustraire son pays de l'Accord sur le climat, je m'attendais à ce que les eurodéputés votent de manière plus ambitieuse sur la répartition de l’effort concernant plus de la moitié des émissions de l’UE. Mais non. Malgré les quelques améliorations à la proposition indigente de la Commission, le compromis éloigne l'UE de l'objectif de Paris de limiter le réchauffement entre 1,5 et 2°C.
Face au climatoscepticisme de Trump et de Poutine, l'UE doit reprendre le leadership de la négociation climatique. Mais pour être crédible, l'exemplarité s’impose dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la transition énergétique. Ce n'est clairement pas le cas aujourd'hui.
De plus, l’ensemble des pays européens tentent par tous les moyens de tricher dans la comptabilité des budgets carbone.
J’appelle la France, et particulièrement Nicolas Hulot, à défendre une position ambitieuse au Conseil « environnement » du 19 juin prochain qui discutera la loi cruciale adoptée aujourd’hui et qui régulera pratiquement 60% des émissions de l’UE. Jusqu'à maintenant, du fait notamment du poids des émissions de son agriculture et de l'exploitation forestière, la France a clairement saboté l'ambition européenne. Ce n'est plus possible. En tant que gardienne de l’Accord de Paris, elle doit faire évoluer sa position dans les négociations européennes. »
Pour le Président du groupe Verts-ALE, Philippe LAMBERTS :
« Si nos leaders pouvaient consacrer à la lutte contre la dégradation climatique autant d’énergie que celle dépensée, à juste titre, contre Trump, l’UE y gagnerait en crédibilité sur la scène internationale. Troisième plus grand pollueur mondial de CO2, notre continent dispose des ressources et des technologies pour réussir la transition énergétique. Une transition nécessaire pour le climat mais également pour l’emploi et l’autonomie énergétique du continent. »
*https://www.greens-efa.eu/files/doc/docs/b2725d9e8e1956866f444efdb004794e.pdf