L’UE doit mettre fin à la barbarie
Enfants migrants et demandeurs d’asile
Dans le cadre du débat en plénière sur la disparition des enfants migrants au sein de l’Union européenne, Eva JOLY, membre de la Commission Justice et affaires intérieures a déclaré :
« En 2015, 90 000 enfants non accompagnés fuyant des conflits ont demandé l’asile au sein de l’Union européenne. Leur nombre devrait croître. Plus alarmant encore, des milliers d’enfants ont littéralement disparu des radars sans laisser de trace. C'est notamment le cas de nombreux mineurs isolés qui avaient été répartis dans des centres d'accueil et d'orientation au travers de la France suite au démantèlement des camps de Calais. Quatre mois après, comme cela était malheureusement prévisible, beaucoup d'entre eux ont repris la route migratoire et sont de retour à Calais, alors que le Royaume-Uni n'a accepté que 800 mineurs sur un total de près de 2000 jeunes qui faisaient pourtant valoir des attaches familiales en Angleterre.
Puisque le Royaume-Uni et la France se renvoient la balle et ne veulent pas assumer leurs responsabilités, l'État doit au moins laisser les associations de solidarité travailler pour faire respecter les droits fondamentaux des migrants, contraints aujourd'hui de survivre dans les pires conditions. Or, la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme a récemment alerté Bernard Cazeneuve au sujet des mesures d'entrave graves dirigées à l'encontre de ces actions de solidarité, avec la multiplication des contrôles, des interpellations et même des poursuites. Cette situation est intolérable. La France doit respecter ses obligations et protéger les jeunes vulnérables.
Compte tenu de l'absence de volonté des États membres, il est urgent que la Commission européenne fasse des propositions fortes pour combler les lacunes actuelles, en particulier la mise en place de procédures spécifiques pour les enfants migrants et demandeurs d’asile. L’Union européenne doit sans attendre les protéger des réseaux criminels. Elle doit également prendre les mesures nécessaires pour que les enfants ne soient pas arrachés à leurs parents du simple fait qu’ils soient migrants. En septembre 2016, seuls 46 mineurs non accompagnés avaient été relocalisés dans l’UE. Ceci est d’autant moins acceptable qu’ils devraient pouvoir jouir de leur droit d’accès à l’éducation et du support psychologique qui s’impose en raison des traumatismes subis. »