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Communiqué de presse |

Fin des quotas laitiers

Nouvelle menace de surproduction

Le 31 mars sera le dernier jour des quotas laitiers en  Europe. Pendant plus de 30 ans, ce régime de maîtrise de la production a néanmoins permis à l'Union européenne de gérer le marché du lait en évitant les surplus de production. 

Les producteurs devaient respecter les quotas et ont pu profiter de longues périodes de prix suffisamment rémunérateurs. 

Le 1er avril, plus aucun instrument de régulation du marché laitier n'interviendra. La porte est donc ouverte aux producteurs laitiers les plus productivistes et à l’agro-industrie laitière. Un rapport d'initiative sur les effets de la suppression des quotas et les alternatives possibles est actuellement examiné par le Parlement européen.

Pour José BOVÉ, Député européen, membre de la Commission de l’Agriculture: 

"Au fil des années, les quotas laitiers se sont avérés être un outil d’adaptation de la production à la demande du marché de moins en moins efficace. En France, il reste environ 68 000 producteurs de lait quand près de 360 000 ont disparu.

La maîtrise des volumes de production de lait n’a pu empêcher l’extension des exploitations et la concentration de cette production dans certaines régions au détriment d'autres plus fragiles ou situées en zone montagneuse. 

La disparition de tout outil de régulation dès 2015 décidée en 2003 par les États et de la Commission est une grave erreur. Pire encore, cette fragilisation programmée a été renforcée par les augmentations de quotas dès 2008 préparant ainsi la crise de 2009. 

Car même très faibles, ces augmentations ont déstabilisé le marché intérieur et provoqué des décrochages très importants du prix du lait payé aux producteurs. Une décision de plus de la Commission et des États obnubilés par la prétendue croissance du marché mondial!

Le Parlement européen a aussi sa part de responsabilité puisqu'au moment des débats et votes sur la réforme de la PAC, il a refusé de poursuivre la politique des quotas laitiers. Et il va de soi que, sans aucun contrôle, la surproduction sera énorme et l'industrialisation de la production laitière se poursuivra. Autrement dit, de plus en plus de fermes-usines avec des vaches à haut rendement domineront le marché avec, pour conséquences, une contamination accrue des eaux souterraines par les nitrates et une plus grande dépendance vis-à-vis des aliments importés. 

La Commission européenne et les gouvernements des États de l'UE doivent donc, dès maintenant, mettre en place  des instruments de marché efficaces pour pallier à l'expiration du contingent et, de préférence, en impliquant réellement les acteurs de la filière laitière. Cela passe notamment par le renforcement de l’organisation des producteurs et de leur pouvoir de négociation. 

Entre autres outils de régulation, l’Observatoire du Marché du Lait de la Commission européenne devrait lancer un avertissement précoce dès les premiers signes de surproduction. La surproduction actuelle n’est que de 0,5 à 1,5% et pourrait, par conséquent, être aisément compensée dans chaque ferme. L’étape suivante pour les agriculteurs serait de réduire leur production en échange d'un soutien ou d’être soumis à une amende financière en cas de surproduction persistante.  

Sans ces outils de prévention et de gestion de crise, nous ferons un saut en arrière pour retomber dans la spirale de de la surproduction des années 1980 mais en ayant détruit des centaines voire des millions d’emplois paysans et affaibli très gravement les territoires ruraux. "

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Député(e)s responsables

José Bové
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Député-e

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