Le Parlement européen retoque une nouvelle fois la liste de la Commission
Directive contre le blanchiment d'argent
Déjà rejetée en janvier 2017 par le Parlement, la modification de la liste des pays tiers à haut risque présentée par la Commission européenne a connu un nouveau revers au Parlement. Cette liste modifiée par acte délégué, prévu dans la quatrième directive sur la lutte contre le blanchiment de capitaux (*) adoptée il y a deux ans, doit désormais être étudiée par le Conseil de l'UE.
Réaction d’Eva JOLY, Vice-Présidente de la Commission d'enquête sur le blanchiment des capitaux, l'évasion fiscale et la fraude fiscale (PANA) :
"La Commission croyait s'en sortir avec une modification cosmétique de la liste ridicule qu'elle nous a déjà présentée en janvier. Le Parlement européen ne s'est pas laissé leurrer. Ce vote montre à quel point nous prenons au sérieux la lutte contre les paradis fiscaux, à l'heure où les finances publiques sont au plus mal dans de nombreux pays.
Nous demandons à la Commission de jouer pleinement le jeu en effectuant sa propre évaluation des pays à risque qui permettrait enfin de présenter une liste crédible et réaliste. Elle doit démontrer un engagement fort dans la lutte contre la criminalité financière, dont les rouages sont nombreux et dangereux comme en témoigne le financement du terrorisme.
Aussi longtemps que des paradis fiscaux notoires, épinglés notamment par notre Commission d’enquête sur les Panama Papers, ne figurent pas sur cette liste, la lutte contre le blanchiment restera illusoire. Pour cela, les services concernés à la Commission doivent être dotés de plus de ressources, notamment humaines, afin d’effectuer l'indispensable travail d'évaluation des pays à risque. C'est le seul moyen d'aboutir à des résultats concrets dans la lutte contre le blanchiment et les fraudes fiscales."
(*) Les Verts/ALE étaient co-responsables de ce dossier au Parlement européen et le travail de notre collègue Judith Sargentini doit être salué.