Plan d'investissement pour l'Europe
Le miracle économique annoncé n'a toujours pas eu lieu...
Déclaration de Philippe LAMBERTS, Président du groupe Verts-ALE:
" Après avoir proposé un plan d'investissement sous-dimensionné au regard des besoins de l'économie européenne à bout de souffle, la Commission se réjouit qu'un tiers des 315 milliards d'euros aient été investis. Pas un mot sur le nombre d'emplois préservés ni sur le soutien fourni aux Petites et Moyennes Entreprises (PMEs). Des données pourtant essentielles pour ce plan vendu comme un instrument-phare de la relance de l'emploi et de la croissance notamment.
Le tableau de bord censé aiguiller le financement de projets destinés à la reprise économique semble accessoire pour la Commission qui perpétue la tradition des dépenses aveugles malgré la pénurie des ressources financières. Des projets accélérant, notamment, la dégradation climatique continuent d'être financés via le Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) au détriment de ceux amorçant un avenir économique durable.
L'opportunité que représentent, par exemple, les investissements stimulant une économie à faible intensité de carbone n'est pas exploitée. En dépit du bon sens, les financements ne sont pas destinés en priorité aux pays où les besoins se font le plus sentir. La soi-disant valeur ajoutée du FEIS par rapport aux interventions classiques de la Banque européenne d'investissement reste à prouver.
Mal conçu, le plan Juncker n'est qu'un relooking de fonds déjà engagés qui ne peut remédier au déficit structurel d'investissements des secteurs tant public que privé. Ce plan d'investissement regrettablement faible ne propose aucun instrument innovant, y compris financier qui permettrait d'injecter de l'argent frais tout en étant budgétairement neutre pour les États. Or, sans injection massive d'argent exclusivement destiné aux investissements dans des secteurs de l'économie réelle pourvoyeurs d'emplois, innovants, conformes aux engagements climatiques tels que décrits dans notre plan d'investissement (1), il n'y aura pas de redémarrage miraculeux de l'économie. Cela nécessite notamment un assouplissement du Pacte de Stabilité que la Commission et les États membres refusent pourtant de considérer."
(1) http://www.greens-efa.eu/a-green-investment-plan-for-europe-13152.html