UE 2020

Ce mercredi 10 mars,  les députés ont adopté une résolution sur le suivi de la réunion informelle des chefs d'État et de gouvernement qui s'est tenue le 11 février à Bruxelles. Lors de la réunion, les dirigeants de l'UE ont promis d'aider la Grèce à faire face à la crise de sa dette, si cela s'avérait nécessaire, et ont examiné un nouveau plan de l'UE pour l'emploi et la croissance, la Stratégie UE 2020.

Réagissant à l'issue du vote de la résolution,Daniel Cohn-Bendit, coprésident du Groupe des Verts/ALE a estimé que:

"Le contenu de cette résolution est la preuve que les trois grands Groupes politiques du Parlement européen ont décidé de soutenir sans sourciller la Commission Barroso II. PPE, Socialistes et Libéraux européens se définissent sans complexe comme étant la majorité de ce Parlement qui entend bien tenir à l'écart les autres Groupes qui le composent". 

Philippe Lamberts, eurodéputé du Groupe des Verts/ALE membre de la Commission économique et monétaire du PE rappelle que

"C'est en raison de son manque d'ambition que les Verts n'avaient pas investi la commission Barroso II. Mais avec l'adoption de cette résolution, c'est des trois grands Groupes au Parlement que nous vient une cruelle déception". 

Pour l'eurodéputé Vert, "la résolution des trois Groupes PPE, S&D et ALDE  ne propose pas un seul objectif plus clair et quantifiable, ni en matière économique, ni en matière sociale ni bien évidemment en matière environnementale.  Cette résolution demande que les Etats membres définissent des plans d'action avec"des valeurs maximales et minimales pour certains aspects macro-économiques": quelle audace. Plus audacieux encore, la résolution pousse la Commission à "faire une proposition ambitieuse pour faire d'EU 2020 un succès", mais elle se gardebien de dire un mot sur ce que devrait contenir ladite proposition. Enfin, cette résolution appelle l'Union à abandonner la méthode ouverte de coordination, mais une fois encore, aucune proposition pour la remplacer par autre chose, comme par exemple des objectifs contraignants, soutenus par des incitants et des pénalités.

Les trois grands Groupes demandent que le Parlement soit étroitement associé à l'élaboration de la stratégie. S'il faut se baser sur leur contribution pour en juger, on se demande en quoi le Conseil ou la Commission pourraient être intéressés. En d'autres termes, ils insistent pour avoir droit au chapitre, et ils en ont l'occasion, ils s'abstiennent prudemment de dire quoi que ce soit de significatif.

Et la raison en est simple: s'il faut aborder les sujets de fond, il n'y a pas de vision commune entre eux, quand ce n'est pas au sein même de chacun de leurs Groupes. De ce point de vue et par comparaison, la Commission a réussi un exploit en mettant d'accord un collège où les trois partis sont représentés, sur cinq objectifs et sur sept politiques".