Elections birmanes
Un signal important, mais une élection ne suffit pas à démocratiser le pays
Ce dimanche 1er avril, le peuple birman s'est rendu aux urnes, une première depuis que la Birmanie s'est ouverte à la communauté internationale. Barbara Lochbihler, députée du Groupe des Verts/ALE au Parlement européen et Présidente de la sous-commission des Droits de l'Homme du PE a estimé que:
"La victoire de Aung San Suu Kyi et de son parti est un message sans équivoque à l'adresse de la classe politique : le peuple birman veut mettre un terme à la terreur militaire. Même les plus radicaux du régime militaire vont devoir accepter qu'il est temps d'opérer de profonds changements politiques.
"Le processus de démocratisation du Président Thein Sein vient cependant de débuter, et personne n'est en mesure de dire si ce processus sera couronné d'un succès. L'armée détient toujours la presque totalité du pouvoir. Seul un certain nombre de députés ont été remplacés hier, ce qui signifie clairement qu'une grande partie de l'ancienne classe politique reste en place. L'influence de Suu Kyi, de son parti ainsi que des forces de l'opposition reste marginale. Le régime garde le contrôle et la constitution pro-militaire de 2008 sera difficile à amender. Le budget de l'armée a considérablement augmenté y compris dernièrement. Enfin, personne ne semble disposé à s'attaquer aux nombreuses violations des Droits de l'Homme, ce qui serait pourtant essentiel à la pacification et réconciliation du pays.
"De nombreuses voix s'élèvent en faveur de la levée immédiate des sanctions. Mais il est trop tôt. Bien sûr, l'UE doit soutenir le processus d'ouverture de ce pays. Mais lever les sanctions commerciales suite à une seule élection partielle? Cela risque d'être contre-productif! L'UE devrait agir pas à pas, lever les sanctions à condition que la Birmanie montre que sa volonté et sa détermination sont durables.