Egalité des genres
l'UE doit tenir compte de l'impact de la crise sur l'égalité hommes-femmes
Ce mardi 4 mai 2010, la commission des droits de la femme et de l'égalité des genres du Parlement européens a voté le rapport de M.Raul Romeva i Rueda (Verts/ALE) sur les aspects relatifs à l'égalité entre les femmes et les hommes dans le contexte de la récession économique et de la crise financière.
S'exprimant à l'issue du vote, Raul Romeva, a souligné que:
"La crise actuelle fait craindre que les progrès accomplis en matière d'égalité entre les femmes et les hommes sont en danger et que les effets de la récession se feront ressentir davantage sur les femmes. Il était donc important que le Parlement européen prenne en considération l'égalité des genres au moment de procéder à une évaluation des conséquences de la crise actuelle.
Je me réjouis du grand consensus de la commission des femmes du Parlement européen sur certains aspects cruciaux. La crise actuelle a clairement un impact sur les femmes dans le marché du travail. La crise touche particulièrement les contrats temporaires et précaires dont les femmes sont très largement titulaires. Force est de constater que cet aspect est généralement passé sous silence. Les secteurs les plus affectés, mais aussi les plus aidés, sont les secteurs occupés par les hommes, alors que ceux occupés par les femmes subissent des coupes budgétaires annoncées dans le secteur public.
Les États membres doivent veiller à ce que la régression et les coupes financières ne compromettent pas les politiques visant à réaliser l'égalité hommes-femmes, que ce soit au niveau gouvernemental ou non gouvernemental. Le rapport demande également aux Etats membres d'intégrer au plus vite les travailleurs migrants dans les régimes de sécurité sociale et de soins de santé.
Un autre aspect important dans ce rapport, et soutenu par une majorité de députés, est la demande faite à la Commission européenne de préparer une rubrique spécifique dans la stratégie 2020. Il est également demandé à la Commission d'augmenter les ressources publiques afin de favoriser les domaines professionnels qui emploient des femmes, comme par exemple la santé, le tourisme ou la culture.
Parmi les causes importantes qui expliquent la crise, l'on constate que les organismes financiers sont très largement dominés par les hommes. L'on a observé que les organismes financiers qui observaient la règle de la parité avaient mieux traversé la crise. Cela est lié à l'aversion des femmes vis-à-vis de la prise de risque, alors que les hommes en prennent généralement plus.
Le rapport souligne enfin la nécessité de normaliser la culture de l'égalité des chances, tant dans le secteur public que privé. Il ne s'agit pas d'une question de générosité paternaliste mais de bon sens et d'opportunité".