La Commission donne carte blanche à l'Égypte autocratique et, avec le soutien actif du PPE, sape la crédibilité de l’UE
Aujourd'hui, le Parlement européen vote sur la proposition de la Commission d'accorder une assistance macrofinancière (AMF) d'un montant total de 4 milliards d'euros à l'Égypte. Ce montant s'inscrit dans le cadre d'un programme de soutien de l'UE d'une valeur maximale de 8 milliards d'euros. La Commission a supprimé les conditions liées aux progrès en matière de démocratie, de droits humains et d'État de droit dans le déploiement de l'AMF pour l'Égypte. Le groupe PPE a formé une coalition avec l'extrême droite pour affaiblir davantage la proposition de la Commission..
Déclaration de Mounir Satouri, député européen, membre Verts/ALE de la commission des affaires étrangères:
« La Commission ne peut pas tourner le dos à la démocratie et aux droits humains. Remettre l'argent des contribuables à des autocrates sans aucun respect pour l'État de droit compromet la position de l'UE dans le monde et revient à cautionner l'autocratie.
« Les autorités égyptiennes s'en prennent régulièrement aux journalistes, à la société civile et aux droits des citoyens. On compte 60 000 prisonniers politiques dans ses geôles… La Commission ne peut pas jouer l’ignorance. L'octroi d'un soutien financier de l'UE doit être sujet à des progrès clairs en matière de démocratie, de droits humains et d'État de droit, non seulement en Égypte, mais pour tous les Etats bénéficiaires de l'aide macrofinancière.
« Il est évident que la Commission prépare le terrain pour un accord douteux avec l'Égypte sur la migration, y compris en lien avec la situation dramatique à Gaza. Si la Commission est déjà prête à renoncer aux droits humains et à la démocratie à ce stade, l'UE n'aura aucun moyen de pression sur la manière dont les éventuels centres d'accueil des migrants seront gérés. Or on sait déjà que les réfugiés sont maltraités par l’Egypte. L'UE devrait rester ferme et claire sur ses valeurs dans tous ses accords avec des pays tiers. Apaiser l'extrême droite ne devrait pas être un prétexte. Le PPE joue un jeu dangereux, à rebours des intérêts européens. »