TTIP/CETA - Réunion des ministres en charge du commerce
Un acharnement qui en dit long sur le dénuement des politiques
Les ministres européens en charge du commerce et la Commissaire Malmström se réuniront demain et vendredi à Bratislava pour discuter des accords de libre-échange avec le Canada (CETA) et avec les États-Unis (TTIP). Les instruments de défense commerciale contre les pratiques déloyales et le statut d’économie de marché de la Chine seront également à l’ordre du jour.
Pour le Vice-Président de la commission du commerce international et Porte-parole du groupe Verts-ALE sur le CETA et le TTIP, Yannick JADOT:
« L’acharnement des gouvernements et de la Commission à conclure des accords de libre-échange dont les citoyens, à juste titre, ne veulent pas est symptomatique de leur mépris pour la démocratie mais aussi de leur quête désespérée de miracles pour relancer une croissance moribonde.
Plutôt que de reconnaître leur inefficacité et d’avouer leur manque de volonté édicter des règles à la mondialisation dans l'intérêt de tous, nos leaders choisissent la fuite en avant avec des accords TAFTA et CETA accélérant le transfert de notre souveraineté juridique et démocratique au profit des grands groupes seuls bénéficiaires de la mondialisation.
Ces négociations non transparentes sont d’autant plus inadmissibles que certains gouvernements optent pour le mensonge plutôt que d’assumer leurs choix néo-libéraux. Quand le ministre français Fekl proclame héroïquement la fin des négociations TTIP, ce n’est pas parce qu’il aurait subitement compris les dangers qui pèsent sur la démocratie, l'état de droit, les services publics, le climat, l'agriculture, le bien-être des animaux, l'alimentation, la santé ou la protection des données personnelles. Ni d'ailleurs qu’il aurait pris connaissance de la nouvelle étude indépendante (1) de l’Université de Tufts sur le CETA prévoyant 200 000 pertes d’emplois dans l’UE, - dont 45 000 en France-, ou encore la compression des salaires dans l'UE et la perte de revenus pour les États! Ce qui intéresse le ministre Felk c’est de signaler aux Américains l’intransigeance française aussi longtemps que ses multinationales n’obtiendront pas les marchés publics américains.
À force de se professionnaliser dans l’enfumage au lieu de travailler sur des solutions, les leaders politiques issus des partis majoritaires contribuent au sabotage de l’UE si cher aux populistes."
(1) http://www.ase.tufts.edu/gdae/policy_research/ceta_simulations.html