Catastrophe des boues rouges en Hongrie
Les rejets industriels toxiques doivent être encadrés et les industriels responsabilisés
Cinq ans après l’accident survenu en Hongrie, le Parlement européen a enfin adopté une résolution sur le désastre des boues rouges.
Réactions des députés Verts-ALE:
Michèle RIVASI, Vice-présidente du groupe et membre de la commission de l’Environnement :
« La Commission européenne devrait développer une capacité d’inspection au niveau européen et en étendre les critères dans la logique du 7ème Programme d’Action pour l’Environnement. Par ailleurs, les États membres devraient donner des moyens plus importants à leur organisme de contrôle national. Les boues rouges sont chargées en métaux lourds et, en France, leur dépôt s’étend notamment au niveau du canyon de la Cassidaigne et jusqu’à environ 65 kilomètres des côtes. Des contrôles stricts et indépendants s’imposent en la matière.»
José BOVÉ, membre de la Commission agriculture :
« Cette catastrophe qui a causé 10 morts, des centaines de blessés et détruit des maisons est le résultat d'une législation européenne, déjà défaillante, qui n’est en plus pas appliquée, et du manque d'inspections sur place.. De plus, les boues rouges ne sont même pas considérées comme des déchets dangereux. C’est un non-sens total. La France doit être très vigilante dans ce domaine, car ce qui s’est produit en Hongrie nous concerne aussi directement comme le montre le cas de l’usine Gardane en France. Depuis plus de 50 ans, cette usine déverse ses effluents toxiques dans la Méditerranée, au vu et au su des pouvoirs publiques. Il est plus que temps que cela cesse.»
Benedek JAVOR, membre hongrois de la commission de l’Environnement :
« La résolution dit clairement qu’aucune leçon n’a été tirée de ce désastre. Dans les cas d'accidents industriels de ce type, le fardeau est transmis des opérateurs sur le site au budget des gouvernement et, par conséquent, aux contribuables. Voilà pourquoi le Parlement demande à la Commission européenne de mettre en œuvre un plan harmonisé de sécurité financière contraignant et d’élaborer un système de prise en compte du partage des risques en cas d’accident industriel pour s’assurer que le principe du pollueur payeur soit bien appliqué. »