Scandale Volkswagen
Une commission d'enquête contre l'impunité
Nouveaux rebondissements dans l'affaire Volkswagen. Après avoir reconnu la fraude dans le cas de ses moteurs diesel équipés de logiciels interdits, VW est à nouveau épinglée pour avoir systématiquement menti sur les niveaux d'émission de CO2 de voitures à essence en vue d'obtenir leur homologation.
Déclaration conjointe de Karima DELLI, membre de la Commission des transports, rapporteuse sur la mobilité durable et Yannick JADOT, Porte-Parole Verts-ALE pour le Climat
"Si après avoir reconnu la fraude sur ses moteurs diesel, Volkswagen a jusqu'ici basé sa défense sur l'implication d'un nombre limité de personnes, cette thèse devient moins crédible à mesure que le temps passe. Il devient de plus en plus probable que la compagnie allemande se soit systématiquement livrée à des fraudes et qu'elle ait opté pour une politique commerciale agressive volontairement déloyale lui permettant d'écarter ses concurrents et dominer le marché.
Jeudi dernier, le Président du Parlement européen Martin Schultz est venu en renfort du Président du PPE, M. Weber, en écartant la demande du groupe Verts-ALE d'instaurer une Commission d'enquête à part entière afin d'évaluer les responsabilités à la fois de l'entreprise, des États et de la Commission européenne. Notre groupe a donc l'intention de relancer rapidement cette initiative en vue d'obtenir une Commission d'enquête.
Nous ne pouvons tolérer de telles pratiques illégales ni cautionner les paris commerciaux inconsidérés d'entreprises dont la soif de conquête de parts de marché les amènent à violer les règles au détriment de la santé des citoyens, de leurs droits en tant que consommateurs voire travailleurs, de la crédibilité européenne et même des investisseurs dont les "attentes légitimes" ont été flouées.
Il est profondément choquant de constater que pendant que les autorités américaines font leur travail de protection de la santé des Américains en enquêtant, les autorités nationales et la Commission européenne semblent par-dessus tout intéressées à couvrir les agissements frauduleux de leurs constructeurs. Où en sont par exemple les tests aléatoires promis par Madame Royal le 24 septembre? Cette inaction confirme malheureusement nos soupçons de collusion. Après le sauvetage des banques, les Européens devront-ils se contenter d'un nouvelle version du fameux "Too big to fail" et amortir les pertes?
Les pouvoirs publics ont le devoir d'agir immédiatement. Non pas, comme mercredi dernier en légalisant la fraude et ainsi récompenser les industriels automobiles autorisés à vendre des voitures dépassant les limites en vigueur de 110% dans un premier temps (jusqu'en 2019), puis de 50% sans date limite. Mais bien en régulant et en veillant à l'application inconditionnelle des règles dans l'intérêt commun."