Schengen
Les Etats membres tournent le dos à la libre circulation et à la démocratie européenne
Les Ministres des affaires intérieures de l'UE ont décidé aujourd'hui de privilégier la compétence nationale quant à la réintroduction des frontières intérieures de l'UE et l'évaluation de l'application de l'acquis Schengen. Les Verts au Parlement européen critiquent vivement cette décision qui remet en cause l'esprit des accords de Schengen.
Réagissant à l'issue du Conseil des ministres de l'intérieur, Daniel COHN-BENDIT co-président du Groupe des Verts/ALE a estimé que:
"La décision prise aujourd'hui par les ministres de l'Intérieur porte un coup dur aux accords de Schengen. L'ouverture des frontières représente une des grandes réussites de l'UE mais les gouvernements populistes de l'UE tentent l'impossible pour remettre en cause ces accords.
Le système Schengen est par nature transnational. Il est donc logique et fondamental que toute décision de réintroduction temporaire des contrôles aux frontières internes soit prise au niveau communautaire et non pas réduite à des arrangements nationaux. Hélas, les ministres des l'intérieur ont voté contre les propositions de la Commission européenne en refusant d'évaluer l'application des accords de Schengen au niveau européen."
Hélène FLAUTRE, députée européenne (Groupe Verts-ALE), membre de la Commission LIBE, précise que:
" Avec cette décision, les ministres de l'Intérieur torpillent la libre circulation pourtant pilier du projet européen. La renationalisation de la gestion de Schengen et l'exclusion du Parlement européen de l'évaluation par un changement unilatéral de base légale marquent un déni intolérable de la démocratie européenne.
Je regrette que la nouvelle donne politique en France ne soit pas venue à bout de cette mauvaise pente engagée par le précédent gouvernement. Le Parlement européen ne compte pas en rester là: sa Commission LIBE votera pour soutenir l'approche communautaire. Un recours à la Cour de Justice doit être envisagé."