Abeilles/Pesticides
La balle est dans le camp des États membres
Aujourd'hui, vendredi 24 mai 2013, la Commission européenne a formellement adopté la proposition visant à restreindre l'usage de 3 pesticides néonicotinoïdes qui nuisent depuis trop longtemps aux pollinisateurs. LA DG SANCO avait en effet obtenu carte blanche pour s'assurer de la mise en œuvre effective de ces restrictions au 1er décembre 2012 suite à un nouveau vote non-concluant des États membres en avril. Si une quinzaine d'États membres avaient répondu aux mobilisations citoyennes, associatives et politiques partout en Europe en soutenant la proposition de la Commission européenne, certains gouvernements avaient cédé au lobbying trompeur de l'industrie agro-chimique.
Pour Sandrine Bélier, députée européenne du groupe des Verts/ALE et membre de la Commission Environnement du Parlement européen :
"La balle est désormais dans le camp des États membres. Ils doivent maintenant retirer ou amender les autorisations d'usage des pesticides d'ici le 30 septembre 2013. Si la possibilité d'utiliser l'usage des stocks existants leur est donnée, elle ne pourra plus avoir lieu à compter du 1er décembre. La Commission européenne annonce que dès que de nouvelles informations seront disponibles, et au plus tard dans deux ans, elle révisera cette restriction pour prendre en compte les développements scientifiques et techniques "pertinents". La vigilance est donc de mise pour les Verts européens, les associations environnementales et les citoyens mobilisés afin que le lobbying de l'industrie agro-chimique n'induise pas l'exécutif européen en erreur et le force à faire marche arrière, régression qui porterait une atteinte grave à la biodiversité européenne mais également à la transparence et la démocratie de la prise de décision de l'UE."
L'eurodéputée ajoute "Une interdiction complète de tous les néonicotinoïdes est essentielle pour empêcher l'effondrement de nos colonies d'abeilles, car seule cette interdiction totale mettra fin à l'exposition des insectes non ciblés à ces composés systémiques qui restent dans le sol et parviennent dans le nectar et le pollen au fil des années. Au lieu de défendre les intérêts à court terme de l'industrie agro-chimique, les gouvernements européens et les politiciens doivent désormais prioriser la lutte contre le déclin des populations d'abeilles, qui passera nécessairement car un changement de notre modèle agricole et une prise en considération accrue de la biodiversité dont nous célébrions la journée internationale mercredi dernier."