ArcelorMittal - suppression de 1300 emplois
L'Europe doit mettre fin au terrorisme financier de Mittal
Le géant mondial de l'acier ArcelorMittal a annoncé ce jeudi la suppression de 1300 postes sur le site de Cockerill en Belgique. La direction a annoncé ce vendredi matin aux syndicats l'arrêt de plusieurs outils de la phase à froid à Liège en conseil d'entreprise extraordinaire.
Isabelle Durant (Verts/ALE), Vice-présidente du Parlement européen a estimé que:
"Une nouvelle page noire dans la crise de l’acier en Europe vient de s’ouvrir. Les quelques 1.300 emplois et les sept lignes du froid qui vont être supprimés chez ArcelorMittal Liège sont les énièmes victimes de la stratégie financière de Mittal en Europe. S’ajoute à cela une plus faible demande sur les marchés internationaux, qui résulte de la récession économique. Mais les politiques d’austérité menées aveuglement par la plupart des gouvernements européens ne font que renforcer cette tendance.
Il est urgent que le Commissaire européen à Industrie et à l'entrepreneuriat, Antonio Tajani, active son plan d’action pour l’industrie, et singulièrement pour celle de l’acier. Le Parlement européen a d’ailleurs voté une résolution en ce sens en décembre dernier.
Dans l’immédiat, le Commissaire doit prendre l’initiative de réunir les ministres des Etats membres concernés, comme demandé notamment par Jean-Claude Marcourt en Région wallonne et Arnaud Montebourg en France. Il est urgent de faire le point sur le total des aides reçues par Arcelor, entre autres dans le cadre du programme cadre de recherche, et sur les obligations sociales et environnementales qui pourraient en découler.
Ce point doit être également mis à l’ordre du jour de la prochaine séance plénière à Strasbourg, afin de faire le bilan sur ce qui aura été entrepris aux différents niveaux et dans les différents pays, ainsi que d’aller un pas plus loin dans une réelle stratégie de sauvegarde et de développement d’une industrie de l’acier innovante, durable et pourvoyeuse d’emplois. Ce qui est impossible sans une remise en question profonde de la politique commerciale et de concurrence de l’Union européenne à l’égard des grands producteurs mondiaux. Et ce qui impose une réelle ambition pour le développement de l’éolien susceptible de devenir, après le secteur de l’automobile et du bâtiment, un troisième grand débouché pour l’acier.
Mais à très court terme, deux choses s’imposent. Premièrement, une enquête immédiate de la Commission européenne pour non-respect des règles de concurrence, comme le prévoit l’article 102 du Traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne. Deuxièmement, le sauvetage des emplois qui s’impose via la mobilisation des outils européens d’aide à la reconversion, tels que le Fonds d’ajustement à la mondialisation et le Fonds social européen".