Accords commerciaux UE- Pérou et Colombie
Des accords de libre-échange signés en catimini
Alors qu'en Commission Développement, les Verts au Parlement européen obtiennent une enquête remettant en cause le statut préférentiel obtenu par la Colombie dans un contexte de doutes certains sur le respect des Droits de l'Homme dans le pays, la Commission Européenne vient de conclure des accords de libre-échange passant outre la question des Droits de l'Homme.
Annoncés sans gloire par un maigre communiqué et sans information précise quant à leur contenu, ces accords signés avec la Colombie et le Pérou constituent une véritable insulte aux parlementaires dont les pouvoirs avaient pourtant été accrus par le Traité de Lisbonne. Peut-être la Commission avait-elle peur de voir refusés des accords que la Présidence espagnole souhaite agiter comme un trophée lors du sommet UE-Amérique Latine des 16 et 17 mai prochains ? Le Congrès américain avait, lui, gelé les négociations avec la Colombie, considérant que le commerce ne peut constituer une fin en soit sans garantie quant au respect des Droits de l'Homme.
Pour Catherine Grèze, coordinatrice des Verts au PE, la situation est proprement scandaleuse :
"Si la méthode employée par la Commission vise à cacher le manque de progrès concernant la situation des Droits de l'Homme et le développement de critères soutenables pour la signature des accords d'échange, c'est raté ! Le Parlement Européen, corps démocratique s'il en est, de l'Union Européenne mérite d'être concerté avant toute prise de décision, quand bien même celles-ci interviendraient à l'encontre des intérêts économiques des Etats-Membres. Il en va de la démocratie et du respect de notre promesse d'être les champions de la défense des Droits de l'Homme et de l'environnement dans le monde !".