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Alimentation durable et sans danger dans l'équipe Juncker ?

L’eurodéputé vert Bart Staes évalue les propositions

 

 

Dans l'ensemble, êtes-vous satisfait de la proposition de Jean-Claude Juncker ?

Pas vraiment. Il y a quelques éléments prometteurs, par exemple sur l'efficacité énergétique et les investissements publics, mais dans l'ensemble la proposition est plutôt limitée. Je suis particulièrement préoccupé que Juncker soit clairement en faveur de l'accord commercial UE-États-unis TAFTA, qui n'aura pas d'influence positive sur notre santé et notre sécurité alimentaire. Cependant, nous allons le prendre au mot quand il dit qu'il ne sacrifiera pas la sécurité alimentaire européenne, la santé, les normes de protection sociale, les données privées ou la diversité culturelle sur l'autel du libre-échange.

Quelle est votre première réaction à la proposition de Vytenis Andriukaitis en tant que commissaire ?

Le fait que Vytenis Andriukaitis ait un passé dans le secteur médical est positif, notamment en raison des conséquences inquiétantes de notre système alimentaire industriel actuel sur la santé publique. Cependant, nous sommes préoccupés par le mandat qui lui a été confié. À savoir, une vision trop étroite et commerciale de son portefeuille.

Qu'en est-il des propositions sur la façon dont la nouvelle Commission traitera de la sécurité et de la soutenabilité alimentaire ?

Il est inquiétant de constater que l'approche de ce domaine sensible de la santé publique et des consommateurs européens semble être inscrite dans un contexte commercial et pro-business. Le portefeuille de la santé et de la sécurité alimentaire sera piloté par le vice-président pour l'emploi, la croissance, l'investissement et la compétitivité ! La responsabilité pour les produits médicaux sera honteusement transférée à la direction ‘Entreprises’ de la Commission. De plus, une partie de sa mission est de « simplifier la législation existante » - en clair : réduire les normes et réglementations européennes existantes.

Il est toutefois prometteur que la seule tâche concrète que Juncker ait établie pour M. Andriukaitis est de revoir le système actuel d’autorisation des organismes génétiquement modifiés (OGM). Le Président-élu Juncker a souligné que le système d'autorisation actuel, « antidémocratique », devait être revu de toute urgence. Nous allons le prendre au mot et attendons que la Commission s'assure que cette révision importante et nécessaire de la procédure européenne d'autorisation des OGM ne soit pas écartée par la proposition controversée de donner plus de liberté aux Etats Membres de limiter ou interdire la culture des OGM sur leur territoire, qui vise à autoriser les OGM en Europe plus facilement.

En ce qui concerne le rôle de l'UE dans la construction d'un système alimentaire durable, nos premières impressions ne sont pas bonnes. La Commission sortante avait déjà mis au placard un plan d'action sur « le développement d'un système alimentaire durable ». Mais selon nos indications, Juncker entend laisser aux États membres la décision d’agir ou non et cela nous inquiète. Les arguments en faveur d’une approche européenne sont clairs, comportant notamment des objectifs contraignants pour réduire les déchets alimentaires.

Si vous pouviez poser une question à Vytenis Andriukaitis, quelle serait-elle ?

Quel est votre avis sur le principe de précaution en tant que pilier de la politique européenne et comment allez-vous le défendre ?

Quelles autres questions pensez-vous que le candidat devra aborder lors de son audition ?

La procédure européenne d'autorisation pour les OGM - comment peut-elle être réformée pour empêcher l'autorisation d'un OGM quand une grande majorité des États membres et des citoyens européens y sont est clairement opposés ?

Comment va-t-il s'assurer que la politique commerciale de l'UE ne remette pas en cause les normes européennes, notamment en ce qui concerne la santé publique et la sécurité alimentaire ?

Que devrait faire l'UE en ce qui concerne l’alimentation issue de clones ou de leurs descendants ? Nous nous attendons, au strict minimum, à ce que M. Andriukaitis préconise des exigences de traçabilité et d'étiquetage claires.

Comment compte-t-il se battre pour un système alimentaire durable et va-t-il publier le plan d'action européen précédemment mis au placard ?

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