Prix Sakharov 2011 pour la liberté de l'esprit
Hommage rendu aux protagonistes du printemps arabe
Cinq protagonistes du Printemps arabe se sont vus attribuer le Prix Sakharov 2011 pour la liberté de pensée. Leur candidature était soutenue par une large majorité de députés y compris au sein du Groupe des Verts/ALE.
Le "Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit" est décerné chaque année par le Parlement européen. Créé en 1988, il récompense des personnalités ou des collectifs qui s'efforcent de défendre les droits de l'homme et les libertés fondamentales. Le Parlement européen le Prix lors d'une séance solennelle à Strasbourg organisée aux alentours du 10 décembre, date de la signature de la Déclaration universelle des droits de l'homme des Nations unies, en 1948.
Le fait de décerner cette année le prix Sakharov à des personnalités emblématiques du printemps arabe revient à apporter un soutien sans faille aux populations arabes qui ont su se battre avec dignité pour plus de liberté et de démocratie. Tous ces protagonistes du printemps arabe ont contribué au changement et à l'évolution politiques de leurs pays, ce que les populations souhaitent de longue date.
Ce choix démontre également l'engagement pris par Parlement européen de réviser sa politique de voisinage envers les pays du sud ainsi que son besoin de tirer les leçons du passé. En effet, les événements survenus au cours de cette année écoulée ont amené l'UE à tenir compte, bien plus que par le passé, de critères liés au respect des droits de l'Homme et de la démocratie, de la prise en compte de la société civile et non plus uniquement le point de vue des gouvernements ou des régimes en place.
Le printemps arabe n'aurait peut-être pas vu le jour sans Mohamed Bouazizi qui s'est immolé par le feu en signe de protestation face aux humiliations quotidiennes dont il était victime dans son pays, la Tunisie. Le prix lui a été décerné aujourd'hui à titre posthume.
Il partage ce prix avec Asmaa Mahfouz (Egypte), Ahmed al-al-Sanusi Zubair Ahmed (Libye), Razan Zaitouneh (Syrie) et Ali Farzat (Syrie) qui ont tous joué un rôle décisif dans le printemps arabe.
Décerner le Prix de la liberté de pensée au blogger égyptien Asmaa Mahfouz témoigne de l'importance des réseaux sociaux dans les mouvements qui ont accompagné les différentes révolutions. Cela permet aussi de maintenir l'attention sur un pays où les journalistes et les bloggers font encore l'objet de persécutions.
Le partage du Prix avec les trois autres militants montre aussi à quel point toute la région est plongée dans une situation de violence incessante. Ahmed al-Zubair al-Sanusi, qui a été emprisonné pendant trente ans, plaide maintenant au sein du Conseil national de transition libyen pour le développement des structures démocratiques de son pays. La défenseur des droits de l'Homme syrienne Razan Zaitouneh et son compatriote Ali Farzat luttent contre un gouvernement qui tente de défendre son autorité, par le biais d'une violence brutale.