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Ratification de l’Accord de Paris

plus une minute à perdre

 

La Commission européenne a présenté, vendredi 10 juin, une proposition de décision du Conseil pour hâter la ratification européenne de l’Accord de Paris, premier accord international scellé en décembre dernier sur la réduction mondiale des émissions de gaz à effet de serre, successeur du Protocole de Kyoto après 2020.

Cette proposition est un bon signal politique pour une ratification avant la fin de l’année, et encourage à l’action, notamment en vue du prochain Conseil ENVI du 20 juin où ce point sera abordé. Il est essentiel d’encourager une ratification accélérée de l’Accord et une mise en œuvre rapide des engagements si l’on souhaite respecter l’objectif des 1,5°C, et ainsi acter la confiance de tous les acteurs concernés (élus, régions, entreprises, société civile, investisseurs). Il en va également de la crédibilité de l’Union européenne à peser sur la scène internationale, en matière de lutte contre le dérèglement climatique alors que des pays comme la Chine, les États-Unis ou encore l’Inde se sont engagés à ratifier cette année. Pour entrer en vigueur, l’Accord de Paris doit désormais être ratifié par 55 pays représentant 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Or, si les 171 signatures recueillies à New York le 22 avril représentent 93 % des émissions mondiales, selon les calculs du World Resources Institute (WRI), pour l’instant, les pays qui ont ratifié l’Accord ne représentent que 0,04% des émissions mondiales... La ratification de l’UE est donc clé pour remplir ce contrat, responsable pour environ 10% des émissions mondiales.

Mais elle devra s’accompagner d’une révision de nos politiques climatiques au regard des engagements pris à Paris, et ce avant 2020. L’idée est d’installer, dans chaque pays - et au niveau global - un cercle vertueux de rehaussement des ambitions qui nous fasse passer de la situation actuelle insoutenable, où l'addition des promesses de réduction des émissions de gaz à effet de serre nous emmène vers 3 degrés de réchauffement et le chaos climatique, à une situation de responsabilité, bien en deçà de 2 degrés. Ce que signifie l’Accord de Paris pour l’Europe est clair : l’UE doit réévaluer ses objectifs en matière d’énergie et de climat pour 2020, 2030 et 2050. L'UE a déjà dépassé l'objectif de 20% de réduction  de ces émissions pour 2020 mais elle avait promis d’adopter un objectif de 30% de réduction pour 2020 si la communauté internationale agissait. C’est le cas aujourd’hui, elle doit - et peut montrer la voie.  L'UE doit également adopter et soumettre à la Convention des Nations Unies des objectifs pour 2030 rehaussés, compatibles avec l'objectif de 1,5°C : au moins 60% pour les émissions, 45% pour les renouvelables, 40% pour l’efficacité. 

Il n’y a plus de temps à perdre. Le Parlement européen et le Conseil doit approuver sans tarder cette proposition de ratification de la Commission européenne, afin que le Conseil ENVI du 20 juin prochain soit prolifique et ambitieux. Ce cercle vertueux de la transition énergétique est entre les mains des chefs d’États et du gouvernement, qui doivent défendre haut et fort une économie et une société climatiques génératrices d'activités économiques et d'emplois sur tous les territoires, donc de services publics et de culture, donc de mieux-vivre.

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