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Situation des chrétiens dans le contexte de la liberté de religion

Proposition de résolution des Verts/ALE

Le Parlement européen,

–   vu ses rapports annuels sur la situation des droits de l'homme dans le monde et ses résolutions précédentes sur les minorités religieuses dans le monde,

–   vu l'article 9 de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH) de 1950,

–   vu l'article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) de 1966,

–   vu la déclaration des Nations unies de 1981 sur l'élimination de toutes formes d'intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction,

–   vu les rapports du rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction et, en particulier, ses rapports du 29 juillet 2010 et du 19 février 2010,

–   vu les conclusions du Conseil adoptées le 8 décembre 2009 sur la liberté de religion ou de conviction dans lesquelles il souligne l'importance stratégique de cette liberté et de la lutte contre l'intolérance religieuse,

–   vu la déclaration de la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, à la suite de l'attentat commis à Alexandrie, en Égypte, le 1er janvier 2011, contre des fidèles d'une église copte,

–   vu la déclaration du Président du Parlement européen, Jerzy Buzek, sur l'explosion mortelle ayant touché une église égyptienne, le 1er janvier 2011,

–   vu l'article 110, paragraphe 2, de son règlement,

A. considérant que l'Union européenne a exprimé à plusieurs reprises son attachement à la liberté de religion, à la liberté de conscience et à la liberté de pensée et a souligné que les gouvernements sont tenus de garantir ces libertés à travers le monde,

B.  considérant que, conformément à l'article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; que ce droit implique la liberté d'avoir ou d'adopter une religion ou une conviction de son choix, ainsi que la liberté de changer de religion ou de conviction et de manifester, individuellement ou en commun, tant en public qu'en privé, sa religion ou sa conviction, par le culte et l'accomplissement des rites, les pratiques et l'enseignement,

C. considérant que la liberté de pensée, de conscience et de religion s'applique aux adeptes d'une religion, mais aussi aux athées, aux agnostiques et aux personnes sans conviction,

D.  considérant que d'autres groupes de personnes, tels que les réfugiés, les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays, les demandeurs d'asile, les migrants, les personnes privées de liberté, ainsi que les minorités ethniques, religieuses et linguistiques voient aussi de plus en plus souvent leur droit à la liberté de religion ou de conviction bafoué; rappelant, à cet égard, le principe de non-refoulement, conformément à l'article 33 de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés,

E.  rappelant que le droit international n'a pas vocation à protéger des religions, des idéologies ou des valeurs abstraites mais bien des individus dans l'exercice de leur liberté de pensée, de conscience et de religion, individuellement ou en commun, tant en public qu'en privé,

F.  considérant qu'un attentat dirigé contre des chrétiens coptes a tué et blessé des civils innocents à Alexandrie, le 1er janvier 2011,

G. considérant que la célébration de la messe de Noël en l'église de Saint Siniesios, dans le village de Rizokarpaso, dans la partie nord de Chypre, a été interrompue de force le 25 décembre 2010,

H. considérant que deux chrétiens d'Iraq ont été tués à Mosul, le 22 novembre 2010; qu'une série d'attaques visant des zones chrétiennes a entraîné la mort de civils innocents à Bagdad, le 10 novembre 2010; que ces attaques sont survenues après que des militants islamistes ont pris en otages les fidèles de la cathédrale syriaque catholique de Bagdad, le 31 octobre 2010, faisant plus de 50 victimes,

I.   considérant que l'assassinat de Salman Taseer, gouverneur du Pendjab, le 4 janvier 2011, ainsi que le cas d'Asia Bibi au Pakistan ont déclenché les protestations de la communauté internationale,

J.   considérant que l'Europe, comme d'autres régions du monde, connaît elle aussi des cas de violation de la liberté de religion et des attentats contre des membres de minorités religieuses sur la base de leur conviction; soulignant à cet égard la controverse relative aux minarets en Suisse, se référant à l'interdiction de nouvelles constructions de minarets, ce qui doit être considéré comme une manifestation d'intolérance,

1.  condamne sans réserve tous les types de discrimination et d'intolérance fondés sur la religion et la conviction et les actes de violence contre toutes les communautés religieuses; souligne une nouvelle fois que le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion est un droit de l'homme fondamental;

2.  invite instamment les gouvernements et les autorités de tous les pays concernés à poursuivre leurs efforts visant à protéger les communautés religieuses vulnérables, y compris les minorités chrétiennes, contre les actes de violence et à faire tout leur possible pour traduire en justice les auteurs de ces actes;

3.  rappelle aux gouvernements de tous les pays concernés leur obligation de garantir que les membres de communautés religieuses jouissent pleinement de la liberté de religion et de prévenir toute discrimination à leur égard;

4.  souligne à nouveau que le respect des droits de l'homme et le respect des libertés civiles constituent des principes et des objectifs fondamentaux de l'Union européenne et représentent le terreau commun de ses relations avec les pays tiers;

5.  invite le Conseil, la Commission et la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité à accorder une plus grande attention à la liberté de religion et à la situation des minorités religieuses dans les accords et la coopération avec les pays tiers, ainsi que dans les rapports sur les droits de l'homme;

6.  réitère son soutien à toutes les initiatives visant à promouvoir le dialogue et le respect mutuel entre les communautés religieuses et les autres communautés; encourage toutes les autorités religieuses à promouvoir la tolérance et à prendre des initiatives contre la haine et la radicalisation violente et extrémiste;

7.  souligne la nécessité de disposer d'un mécanisme de suivi, notamment de désigner un membre de la commission pertinente pour suivre les développements en cours et les mesures prises par les institutions de l'Union européenne et les organes des Nations unies;

8.  charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux parlements et aux gouvernements des États membres, au parlement et au gouvernement d'Égypte, au parlement et au gouvernement d'Iraq ainsi qu'au parlement et au gouvernement du Pakistan

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Député(e)s responsables

Margrete Auken
Margrete Auken
Député-e
Heidi Hautala
Heidi Hautala
Vice-Présidente du Parlement européen, députée

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