Cuves défectueuses des réacteurs nucléaires belges Doel 3 et Tihange 2
Commentaires sur le Rapport Final d’Évaluation de l’AFCN de 2015
La centrale nucléaire Doel 3 a été mise en service en 1982, Tihange 2 a été mise en service en 1983. Ces deux centrales nucléaires de type REP (réacteur à eau pressurisée) sont exploitées par Electrabel, qui fait partie du groupe français ENGIE.
Dans le cadre d’inspections par ultrasons menées en 2012, des milliers de défauts ont été détectés dans le métal de base des cuves des deux réacteurs.
Le propriétaire, Electrabel, a affirmé que ces défauts étaient « plus que probablement » des défauts dus à l’hydrogène occasionnés durant la fabrication, aucune progression n’ayant été constatée depuis la mise en service des réacteurs. L’autorité de régulation belge a approuvé la remise en service des deux unités en mai 2013. Cette approbation posait comme condition de réaliser des tests d’irradiation sur des échantillons issus d’un bloc générateur de vapeur AREVA VB395 refusé, qui présentait des défauts dus à l’hydrogène. Ces échantillons ne peuvent pas être considérés comme représentatifs pour la virole de la cuve des réacteurs affectés, étant donné que le procédé de fabrication et l’historique du traitement thermique ne sont certainement pas identiques. Electrabel a considéré ces échantillons comme étant représentatifs en raison de l’apparente similarité de la défectuosité, et l’AFCN (Agence fédérale de Contrôle nucléaire) a validé cet argument.
Les résultats de la première campagne d’irradiation ont montré une fragilisation élevée inattendue due aux neutrons. En conséquence, les deux réacteurs ont été mis à l’arrêt en mars 2014. De nouvelles campagnes d’irradiation ont été réalisées en utilisant également des échantillons provenant des expériences « KS02 » réalisées dans le cadre du projet de recherches allemand FKS (« Forschungsvorhaben Komponentensicherheit », projet de recherches sur la sécurité des composants). Le 17 novembre 2015, l’AFCN a autorisé le redémarrage des deux centrales.
En décembre 2015, Rebecca Harms, Co-présidente du groupe Les Verts/ALE au Parlement européen, a demandé à l’auteure d’évaluer les documents disponibles publiés par l’AFCN relatifs à l’autorisation de redémarrage, en portant une attention particulière aux résultats des tests d’irradiation et à leur interprétation par les différents groupes d’experts mandatés par Electrabel et l’AFCN.
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