Compte-rendu de la conférence
Transport et changements climatiques
Cette conférence organisée le 14 juin à l'initiative du Groupe Verts / ALE au Parlement européen a été l'occasion de présentations et d'échanges particulièrement riches. Ils ont permis d'apporter un éclairage sur les problèmes et les solutions existantes pour s'attaquer aux émissions croissantes de CO2 du secteur des transports.
Ouverte par la co-présidente du Parlement européen Monica Frassoni (Groupe des Verts) et présidée par l'eurodéputé Vert Michael Cramer, la première partie de la Conférence est centrée sur la contribution du secteur des transports au réchauffement global, et les mesures qui peuvent être prises pour la réduire.
Dans sa présentation "Changement climatique : impacts des transports", Wiebke Zimmer (Öko Institut, Berlin) montre que la part de l'Europe des 25 dans les émissions de gaz à effets de serre est passée de 17% en 1990 à 24% en 2004. Pour stopper cette croissance et développer une mobilité durable, l'UE doit développer des stratégies permettant d'être moins dépendante des transports et de changer de mode de transport. En outre, l'efficacité des véhicules motorisés doit être améliorée et le développement adapté d'agrocarburants doit être pris en compte.
La deuxième partie de la conférence, présidée par Sepp Kusstatscher (député, groupe des Verts), met en lumière les problématiques relatives à chaque mode de transport : ferroviaire, fluvial, routier, aérien.
Pierre-André Meyrat (vice Directeur de l'administration fédérale suisse des transports), présente le cas de la Suisse dans un exposé intitulé : " Ferroutage : le modèle suisse ". Il expose concrètement le détail d'un modèle réussi de changement de mode de transport, qui a permis de transférer une part significative du transport de containers de la route vers le rail.
Le transport de marchandises est également le thème central de la présentation de Silvia Maffii (Directrice de Transporti e Territorio Consultancy, Italie) : "Transport maritimes et fluviaux : croissance alarmante des émissions". Ce secteur, s'il est de loin le plus écologique au regard de son impact sur le climat (émissions par tonne-km), connaît une forte croissance, et rien n'est fait pour l'instant afin de s'attaquer au problème grandissant des émissions.
Dans son exposé sur les véhicules à faibles émissions en carbone, Axel Friedrich (administration allemande de l'environnement) aborde le thème de la mobilité individuelle. Il montre que la construction de véhicules émettant seulement 80g/km de CO2 est techniquement possible, et que l'abaissement significatif de ce taux est tout à fait réalisable.
En ce qui concerne le transport aérien, Jeff Gazzard (Directeur de Greenskies Alliance et Membre du Conseil de l'Aviation Environment Federation, Royaume-Uni) dans une intervention intitulée "Aviation : la taxation est-elle la seule issue possible?" explique que les émissions d'équivalent CO2 du secteur sont passées de 2,9% à la fin des années 90 à 4,4% en 2005. Il souligne le taux de taxation très faible applicable à ce secteur, comparé au transport routier.
En conclusion de cette session Sylviane Lust (Directeur, International Air Carrier Association) centre sa présentation sur l'intégration du secteur de l'aviation dans le système européen d'échange de quotas d'émissions.
L'urbanisme est au centre de la troisième partie de la Conférence, présidée par Eva Lichtenberger (députée, Groupe des Verts).
Max Leuprecht (Directeur de l'association "Green City", Munich) présente dans le détail les actions entreprises à Munich par l'association 'Green City' afin de promouvoir des modes de déplacement doux, comme la bicyclette.
Pour terminer, Marcel Rommerts et Eleni Kopanezou (Commission européenne) présentent les processus de travail engagés par la Commission dans le cadre de la préparation d'un Livre Vert sur les transports urbains, dont la publication est prévue pour la fin de l'année.