Appel d'Athènes
une réponse politique alternative
Depuis le 15 septembre 2008, nous sommes engagés dans une bataille dont l’issue déterminera le sort de l’Europe et des Européens pour la durée de ce siècle. Les forces conjuguées de la technocratie néolibérale, froide et austère, et des populismes réactionnaires et haineux nous entraînent vers l’abîme.
Otages de cet affrontement stérile et brutal, les sociétés européennes sont menacées dans leurs structures et leurs valeurs. Et l’idéal de paix partagée qui nous rassemblait jusqu’ici dans la construction d’une Europe unie risque chaque jour un peu plus de disparaître corps et âme dans la fureur de cette tempête économique et financière.
Emportés par la vague de l’économie mondialisée, nos Etats-nations n’ont plus les moyens de résister, à l’abri illusoire de leurs frontières politiques. Et leurs responsables refusent de reconnaître leur impuissance nationale, malgré leurs promesses récurrentes de solutions miracles. Il est chaque jour plus évident qu’aucun pays ne peut plus préendre parvenir seul àcontrôer la finance, réister à la dégradation du climat ou résoudre la crise économique et sociale.
Athènes, Madrid, Lisbonne, Nicosie, Dublin… les talibans néo-libéraux ont mis l’Europe à genoux – et nourrissent la fièvre malsaine des populismes variés ; jusqu’au dramatique retour du fascisme, ici-même, dans la patrie de Socrate, Périclès, mais aussi Melina Merkouri, Cornelius Castoriadis... Ευρώπη.
La Grèce souffre. La société grecque souffre. 26% de sans emplois, 3,4 millions de pauvres, et chaque jour les conséquences tragiques des politiques d’austérité sur la santé publique, le logement, l’enseignement... Derrière ces chiffres abstraits, ce sont des malades qu’on ne soigne plus, des sans abris toujours plus nombreux, des enseignants qu’on ne paye plus, des familles sans ressources, des retraités en détresse...
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