Renationalisation des OGM
marché de dupes !
La nouvelle tentative de la Commission européenne de passer en force sur le dossier des OGM est inacceptable. En ouvrant la possibilité aux Etats qui le souhaitent d'interdire sur leur territoire les cultures de variétés transgéniques, elle ouvre la boîte de Pandore et prépare la contamination de l'ensemble de l'Europe. Le président de la Commission européenne, M. Barosso, supporter aveugle des biotechnologies et des multinationales semencières, ne cache d'ailleurs pas que l'UE accordera massivement les autorisations bloquées depuis des années dans les tiroirs par l'opposition des paysans, des consommateurs et des organisations environnementalistes. Les réactions favorables du Vice-Président de la firme DuPont montrent que le message est bien passé.
Alors que les évidences s'accumulent sur les dégâts irréversibles provoqués sur l'environnement, alors qu'il n'existe toujours aucune évaluation sanitaire sérieuse et indépendante concernant la consommation à long terme, alors que les impacts sociaux-économiques des biotechnologies fragilisent le monde agricole, la tentative de passage en force de M. Barroso est scandaleuse. Elle va d'ailleurs créer plus de difficultés à court et moyen terme, qu'elle ne va en résoudre.
Au niveau européen, la question de la gestion du marché intérieur va devenir insoluble. Des payscomme l'Autriche, fermement opposé aux OGM, seront dans l'incapacité de contrôler les entrées sur leurs sols de semences et de produits agricoles en provenance des rares pays qui considèrent que les biotechnologies sont une opportunité et les promeuvent. La contamination de l'alimentation par l'agro-industrie est donc inévitable à moins que le Commissaire Barnier ne rétablisse les frontières intérieures.
José Bové, Député européen et Vice-président de la commission Agriculture et Développement Rural du PE a estimé que: "La proposition de M. Barroso va affaiblir le peu de cohérence européenne sur la scène internationale. Incapable sur de nombreux dossiers brûlants, comme les crises financières, d'exprimer une position commune, l'Europe va maintenant se ridiculiser et se diviser sur celui des OGM. La possibilité de voir un Etat européen attaqué à l'OMC pour avoir interdit l'utilisation de semences transgéniques sur son territoire est réelle. Qu'elle sera alors la réaction du Commissaire au Commerce M. Karel De Gucht ? Défendra-t-il l'autorisation européenne ou celle d'un Etat membre?"
Enfin Pour José Bové, "La ruse de Barroso est grossière et dangereuse. La seule position acceptable est une interdiction totale par l'Union européenne des OGM, comme elle l'a fait d'ailleurs pour l'utilisation des hormones dans l'élevage. L'annonce faite par M. Dalli, commissaire Santé-Consommation, qui a fuité dans la presse, sera considérée comme un casus belli si celle-ci devait s'avérer être une position officielle."