La Commission européenne se trompe de cible
Réforme de la politique agricole commune européenne
Le groupe des Verts/ALE a fait part de ses vives préoccupations sur les propositions de réforme de la politique agricole commune qui seront dévoilées par la Commission européenne ce vendredi 1er juin.
Le Parlement européen s’est prononcé aujourd’hui sur ces réformes en adoptant un rapport d'initiative proposant une réduction de 25 % des dépenses de la PAC consacrées au développement rural.
Le Groupe des Verts-ALE-ALE demande une approche mieux ciblée qui promeuve le développement rural, les petites exploitations agricoles et favorisant les investissements dans une agriculture durable.
Déclaration de Philippe LAMBERTS, Président du groupe des Verts-ALE sur la politique agricole :
« La Commission européenne cherche à réaliser des économies aux mauvais endroits. Son approche est contraire à la bonne gestion de l’argent public et à la redistribution équitable des fonds. L’argent continuera d’être dépensé dans l'agriculture industrielle et remplira les poches des compagnies d'assurance privées tout comme celles des producteurs de machines.
Alors que le monde rural est en proie à une crise sans précédent, la Commission prévoit de réduire les dépenses consacrées à son développement. Une telle manoeuvre ne peut que nuire gravement à l’économie rurale et contraindre de nombreuses petits agriculteurs à déclarer forfait.
L’UE a besoin d’une politique agricole radicalement différente. Il est nécessaire de réorienter les paiements directs vers les petites exploitations agricoles au lieu de financer l’agriculture industrielle. Nous devons pouvoir récompenser les agriculteurs qui respectent des normes élevées tant sociales que de bien-être animal et qui se soucient de l’environnement en optant notamment pour une réduction drastique de l’utilisation de pesticides.
La Commission ne propose aucune vision d’avenir. Elle continue d'autoriser la surproduction et de miser sur une politique agressive d'exportations prédatrice des ressources. Pour que notre agriculture soit durable, la moitié du budget de l’UE devrait servir à atténuer la dégradation du climat et à financer des plans d’adaptation au changement climatique. »