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Press release |

Santé et sécurité au travail

Conditions de travail: le Parlement européen s'engage en faveur des salariés

Le Parlement vient d'adopter, à une très large majorité, un rapport cohérent et ambitieux évaluant la Stratégie européenne 2007-2012 pour la santé et la sécurité au travail. Ce rapport contient des propositions claires et précises destinées à inciter la Commission européenne à rédiger une nouvelle Stratégie pour 2013-2020. 

Karima Delli, membre du Groupe des Verts/ALE, rapporteure du texte et membre de la commission de l'emploi et des affaires sociales, s'est ainsi exprimée à l'issue du vote: 

"Je me réjouis de ce vote à une très large majorité, un signe fort du Parlement européen. Cette crise ne doit absolument pas être le prétexte pour négliger la  santé et la sécurité au travail. La souffrance des travailleurs ne peut être sacrifiée sur l’autel de l’austérité. 

Comment ne pas être scandalisé par les chiffres suivants ? Selon l'Agence européenne de santé et de sécurité au travail, 168 000 personnes décèdent chaque année en Europe suite à des accidents et des maladies liées au travail. Il s'agit pour plus de la moitié de cancers, et pour un quart, de maladies cardiovasculaires. 7 millions de personnes sont blessées dans des accidents du travail. 

Les conclusions de cette Stratégie qui prendra fin en 2012 sont claires : Ce serait une faute morale de fermer les yeux sur la souffrance au travail. Ce serait une faute économique, puisque toutes les études nous montrent que les accidents et les maladies professionnelles coûtent cher, tant à nos systèmes de sécurité sociale qu'à nos entreprises : jusqu'à 5,9 % du PIB ! Cette stratégie, doit être dès 2013 plus ambitieuse, cohérente et beaucoup plus courageuse politiquement.

L'harmonisation sociale au niveau européen est une véritable avancée. C’est le seul niveau qui permette de lutter efficacement contre la mise en concurrence des droits sociaux. C'est aussi l'opportunité de répondre à de profondes inégalités entre hommes et femmes. 

Il faut développer la législation pour l'adapter à de nouveaux risques, tels que les risques psycho-sociaux, les troubles musculo-squelettiques ou les nanomatériaux. Je suis effarée de voir que la plupart des entreprises traitent du stress au travail en proposant de simples formations, alors qu'un travailleur européen sur deux est exposé à des risques affectant sa santé mentale. La vérité, c'est que les travailleurs souffrent surtout de la réorganisation brutale du travail, de son intensification, de méthodes de gestion défaillantes.

Par ailleurs, mon rapport demande la protection des lanceurs d'alerte. Ces travailleurs alertent, de manière légitime, sur des risques peu, ou pas du tout reconnus au sein d'un établissement. Le processus d'alerte, et l'expertise qui y est associée, doivent être protégés. 

Ensuite, il est crucial de développer une véritable culture de la prévention. Ainsi, l'externalisation des emplois et le développement de la sous-traitance en cascade entraîne un déficit d'information et de formation aux risques. Il faut agir rapidement sur l'amiante, la silice et d'autres carcinogènes bien connus. Il faut mettre à jour le règlement REACH, et collecter des données sur les maladies professionnelles, notamment les cancers." 

A six mois de l'élection présidentielle en France, la question des conditions de travail et du contenu du travail doivent revenir sur le devant du débat politique.

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People walking in a train station / CC0 Christian Wiediger
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Karima Delli
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