La droite européenne et une partie des socialistes sacrifient le projet européen au nom du big business
Accord économique et commercial avec le Canada (CETA)
Aujourd’hui, mercredi 15 février, une majorité de députés européens, droite, centristes et une partie des socialistes rassemblés, a voté en faveur de la ratification du CETA.
Pour Yannick JADOT, Vice-Président de la Commission du commerce international et Porte-parole des Verts/Ale sur TAFTA/CETA :
« C’est une défaite pour l'Europe et la perspective d'une régulation de la mondialisation qui fasse primer les droits humains, sociaux, et l'environnement sur les intérêts du big business. Une majorité d’élus, droite, centristes et une partie des socialistes de ce Parlement européen est désormais sourde aux inquiétudes fondées de la société civile et à la mobilisation citoyenne, des salariés, des consommateurs et de leurs organisateurs, des collectivités locales, des PME et des juristes.
Le Parlement européen ne tire aucune leçon de la victoire de Trump et du vote du Brexit en augmentant le pouvoir des multinationales et en réduisant celui des citoyens. Car le CETA est avant tout un accord négocié entre Harper, ancien premier ministre canadien et climato-septique notoire et De Gucht, ancien commissaire européen qui a des intérêts dans de nombreuses entreprises. Le conflit d’intérêts est patent et il a irrigué les négociations de cet accord construit par et pour le big business.
Par ce vote, cette majorité déroule un tapis rouge pour l’extrême droite et les nationalismes les plus moisis qui montent partout en Europe et qui a gagné aux États-Unis. Elle fait le jeu de tous ceux qui souhaitent que l’UE se délite pour se jeter dans les bras de puissances étrangères. Face à Trump ou à Poutine, nous avons besoin d’avoir des partenariats forts, non pas pour plus de dérégulation, mais pour construire ensemble les standards environnementaux, sanitaires, sociaux, agricoles et de bien-être animal les plus exigeants, pour combattre ensemble les paradis fiscaux et le changement climatique.
Il faut en finir avec le CETA et nous nous mobiliserons dans tous les pays où nous avons des élus, pour faire échouer les ratifications nationales. »
Pour Philippe LAMBERTS, Président du groupe Verts-ALE:
"Le CETA va entrer en vigueur de manière provisoire et partielle.
Nous voulons des accords commerciaux qui soient justes et équitables. Le CETA est accord rétrograde, tout comme le mécanisme d'arbitrage entre États et investisseurs qu'il maintient. Il sert exclusivement les intérêts d'une minorité et a par ailleurs été négocié dans l'opacité la plus totale. Nous continuerons à nous mobiliser en faveur d'accords commerciaux qui protègent les citoyens, leurs droits et leur environnement."